LATTES 2018

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Publié le 04 mai 2018 dans Bilans des manifestations

« Magie, divination et sciences dans l’antiquité » Tel était le thème des activités culturelles

du 25 avril 2018 au musée Henri Pradès de Lattes, compléments d’un jour de la superbe exposition

du musée sur la navigation lagunaire.

C’est ainsi que pour illustrer cette thématique, quelques membres de notre association ont proposé

des pôles d’animations autour des sciences, de l’astronomie et de la marine.

Premier pôle : quelques grandes découvertes du monde grec

Connaissait-on le diamètre de la lune ? La distance terre/lune ? La circonférence de la terre ?

Eh! bien, oui!

Comme l’explique, ici, Mélissa, C’est grâce à

l’analyse d’une éclipse lunaire, au III° siècle

avant J.C. qu’Aristarque de Samos

(vers 310-230 avant J.C.) d’abord, puis

Hipparque de Nicée (vers 190-120 avant J.C.)

ont pu calculer le diamètre de la lune

-avec une marge d’erreur minime : 3 125 km

au lieu des 3 474 km, admis aujourd’hui.

Le même Hipparque, par la suite, a également calculé la distance terre/lune.

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Pas très facile d’expliquer à un jeune public comment au III° siècle avant J.C. , à l’époque

hellénistique, Eratosthène (vers 276-194 avant J.C.) a déterminé la circonférence de la terre.

Tout a commencé à Syène (actuelle Assouan) en Egypte où lors du solstice d’été, il n’y avait aucune

ombre au fond d’un puits de la ville.

A partir de ce constat, de nouvelles observations (l’ombre d’un obélisque à Alexandrie ou d’un gnomon)

et de nouveaux calculs, Eratosthène a pu calculer la circonférence de la terre : 39 375 km …erreur

infime puisque l’on sait aujourd’hui, grâce aux technologies modernes, qu’elle est de 40 000km !

Petite anecdote extraordinaire : pour compléter ses calculs, Eratosthène avait besoin de connaître

la distance entre Syène et Alexandrie. Comment la mesurer ? Grâce à un bématiste!

Un chameau parcourant 100 stades ( un stade = 157,50m) et le voyage Syène/Alexandrie ayant duré 50

jours, la distance Syène/Alexandrie était donc de 5 000 stades. Tout simplement!

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Mais où se situait la terre dans l’univers ? Et où était-elle placée par rapport au soleil ? Système

géocentrique ou héliocentrique ? C’était là l’objet de notre deuxième pôle.

Dans le monde antique, le système géocentrique était triomphant. Pourtant dès le III° siècle avant J.C.

Aristarque avait pressenti une autre réalité : c’était autour du soleil que tournaient toutes les planètes!

Mais il faudra attendre Copernic, Galilée, Képler,

il faudra attendre plus de mille ans pour que

l’héliocentrisme détrône le géocentrisme, donnant

raison à Aristarque contre Ptolémée et tant d’autres …

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Troisième pôle : jeu et astronomie. Par une approche ludique, le jeune public a pu

parfaire ses connaissances sur les planètes et les dieux. Le soleil est-il une planète ou

une étoile ? Quelles étaient les planètes connues des Grecs ? Etc.

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Un quatrième pôle, tout à fait en lien avec l’actuelle exposition du musée, a présenté au travers

de huit maquettes de bateaux (réalisées par notre association) l’évolution de la marine

antique.

Navire marchand égyptien (exemple de bateau cousu vers 3000-2500 avant J.C.) ; trière

carthaginoise (vers 500 avant J.C.) aux trois rangs de rameurs -thranites (les plus hauts),

zygites et thalamites (au-dessous du pont), tous hommes libres ; dières grecques (700 avant

J.C.) en partie pontées.

Ou encore monères romaines et trirème (vers 280 avant J.C.), corbeau (pont mobile) pour attaquer le

navire adverse , et toujours, sur les navires grecs comme romains, les yeux apotropaïques.

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Avant l’invention de la boussole au XI-XII° siècle, la découverte de la longitude au XVIII° siècle,

comment les marins grecs s’orientaient-ils ? Quels moyens avaient-ils en leur possession ?

Tout d’abord, ils connaissaient et utilisaient les vents, comme par exemple les vents étésiens,

soufflant du Nord et favorisant les traversées vers l’Egypte.

La Tour des Vents à Athènes (Ier siècle avant J.C.) représentait les huit vents principaux :

Boréas, le vent du Nord, aux cheveux et barbe en broussailles ; Notos, le vent du Sud, versant un

vase d’eau etc. Ce sont ceux de la rose des vents ci-dessous.

Les amers (falaises, constructions de temple…), les feux (dont le phare d’Alexandrie construit vers

285 avant J.C. sur l’île de Pharos) fournissaient ensuite de bons repères à une navigation souvent de

cabotage.

Des sondes pouvaient vérifier les profondeurs marines et la nature du fond. L’exposition du musée de

Lattes présente d’ailleurs d’intéressants plombs de sonde du Ier siècle avant J.C. dont la cavité, précise

l’album de l’exposition « était remplie d’une substance collante qui relevait la nature et l’empreinte du sol

marin. »

De jour, l’observation du soleil était capitale. C’était par rapport au lever et coucher de soleil et aux

différentes longueurs d’ombre dessinées par le gnomon que l’on pouvait se repérer et déterminer les

points cardinaux.

Le gnomon, encore, permettait de calculer l’angle entre l’horizon et le soleil et , la latitude étant

connue, de maintenir un cap.

De nuit, l’étoile polaire (extrémité de la petite ourse) et la position des étoiles en général guidaient

les marins. Ainsi Ulysse, sur les conseils de Calypso, devant toujours garder l’ourse à sa gauche.

A la connaissance des astres, acquise par l’expérience puis par le catalogue d’étoiles élaboré par

Hipparque, s’ajoutaient des instruments utiles au maintien d’un cap.

Le bâton de jacob, connu dès le VI° siècle avant J.C. avait cette fonction.

Reproduction du bâton de Jacob ou arbalestrille ; musée Galata à Gênes (photo W.Andrès; APF)

De même, l’alidade, simple règle angulaire, adaptée par Hipparque à la navigation par un système

de visée à pinnules, facilitait les mesures d’angle.

L’astrolabe, conçu également par Hipparque vers 150 avant J.C. adapté à la navigation plus tard et

perfectionné encore plus tard, servait à repérer la position des astres et leur hauteur dans le ciel ainsi

qu’à garder le cap.

L’astrolabe présenté par notre association est une copie d’un astrolabe arabe du XVI° siècle.

Enfin, outre la transmission orale, la transmission d’informations par les périples constituait une

source de connaissance importante pour la navigation antique.


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